Toul-Rosières : centrale solaire nouvelle génération

Après la mise en service des centrales photovoltaïques de Crucey (Centre) en septembre et de Massangis (Bourgogne) en octobre, EDF Energies Nouvelles vient d’annoncer celle de Toul-Rosières, en Lorraine. Avec une puissance  installée de 115 MWc, elle devient la première centrale solaire de France. Lumière sur cette réalisation d’envergure, couplée à un projet de reconversion ambitieux.

Une centrale photovoltaïque nouvelle génération

S’étendant sur une superficie de 360 hectares, la centrale solaire de Toul-Rosières est équipée de près de 1,4 millions de panneaux photovoltaïques nouvelle génération, dits « à couches minces ». Alternative aux modules traditionnels fabriqués à base de silicium, ces panneaux de 120 cm par 60 cm, produits par la société américaine First Solar, ont été spécialement conçus pour les régions peu ensoleillées.

Avec une puissance installée de 115 MWc (mégawatt-crête1), la production électrique de la centrale meurthe-et-mosellane permettra de couvrir la consommation d’environ 55 000 habitants et d’éviter ainsi l’émission de près de 4 600 tonnes de CO2 par an.

Modules photovoltaïques First Solar
Modules photovoltaïques First Solar – © First Solar

Un projet de reconversion et de dépollution ambitieux

Outre la production photovoltaïque, la centrale touloise a également permis de reconvertir et dépolluer une ancienne base aérienne : retrait de 8 000 tonnes de terres polluées, comblement des forages, enlèvement des cuves de stockage d’hydrocarbures,  désamiantage de 170 bâtiments,  déconstruction de 280 bâtiments, enlèvement des réseaux enterrés et des anciennes routes goudronnées…

« La centrale de Toul constitue un projet de reconversion ambitieux qui a permis de dépolluer le site tout en lui offrant une seconde vocation, la production d’électricité verte » résume Yvon André, président directeur général d’EDF Energies Nouvelles France. « L’aboutissement de ce projet tient à une collaboration réussie avec l’ensemble des acteurs locaux et à un souci constant de performance environnementale. »  poursuit-il.

Base aérienne 136 de Toul-Rosières
l’ancienne base aérienne 136 de Toul-Rosières – © EDF EN

L’objectif communautaire en ligne de mire

Dans le cadre du paquet Energie Climat adopté en 2008, les Etats membres de l’Union Européenne se sont engagés à développer les sources d’énergies renouvelables afin qu’elles couvrent d’ici 2020, 20% de leur consommation finale brute d’énergie. La France a fixé la barre plus haut : 23%, et l’a décliné à travers un plan d’action ambitieux. Le développement de l’énergie solaire, symbolisé par les mises en service récentes des centrales de Crucey, Massangis et Toul-Rosières, s’inscrit dans cette dynamique.

Cependant, pour Didier Hellstern, directeur régional du développement d’EDF Energies Nouvelles, « c’est une énergie qui a encore besoin d’être aidée”. De fait, sur une installation comme Toul-Rosières, le coût de production du KWh est de 0,374 euro, pour une revente au consommateur fixée à 0,12 euro…

1Le mégawatt crête est l’unité utilisée pour mesurer la puissance maximale d’un équipement de production. Dans le cadre d’une installation photovoltaïque, c’est la puissance électrique maximale pouvant être fournie dans des conditions optimales (ensoleillement de 1 kW/m2 à 25 °C, capteurs bien orientés, bien inclinés, sans ombrage).

13 thoughts on “Toul-Rosières : centrale solaire nouvelle génération

  1. Bonjour et merci pour l’article. Est-on capable de donner un bilan carbone de bout en bout prenant en compte l’extraction des minerais, la fabrication, le transport (qui doit être négligeable je pense).

    Par ailleurs n’est-on pas capable de produire ces panneaux en France ?

  2. @Jean-Yves : Merci beaucoup ! En espérant vous compter parmi nos lecteurs fidèles 😉

    @Cyril : Je n’ai malheureusement pas trouvé de bilan carbone exhaustif pour cette réalisation, désolé ! Information supplémentaire que j’ai toutefois glanée au cours de mes recherches : “ce chantier bénéficie de la longue expérience du groupe EDF EN et des bonnes pratiques environnementales mises en œuvre pour la construction des parcs éoliens (certifiés ISO 14001) et photovoltaïques. Recyclage, évacuation de l’amiante en décharge de classe 1, formation des personnels de chantier, adaptation des phases de travaux aux cycles biologiques des espèces sauvages…”.

    Pour ce qui est de la production des panneaux en France, je passe le témoin à Eloi. Le solaire photovoltaïque européen, notamment français, fait pâle figure à côté de ses concurrents chinois et américains (baisse progressive des tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque, chute précipitée de l’industrie allemande). Certains pionniers du secteur, à l’image de Photowatt en France, ne doivent leur salut qu’à leur rachat par des grands groupes énergétiques.

    C’est une longue histoire…en plusieurs épisodes 😉
    >> http://www.energystream-solucom.fr/2012/09/la-guerre-sino-europeenne-du-solaire-solar-warsavant-premiere/
    >> http://www.energystream-solucom.fr/2012/09/la-guerre-sino-europeenne-du-solaire-episode-i/
    >> http://www.energystream-solucom.fr/2012/10/solar-wars-ou-la-guerre-solaire-sino-europeenne-episode-ii/

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