Emplois verts : décollage ou mirage ?

Les enjeux énergétiques et environnementaux et la réglementation qui en découle ont fait entrer les emplois verts au sein des entreprises, tous secteurs confondus. L’édition 2013 du baromètre des emplois de la croissance verte et du développement durable, publié par le cabinet Orientation Durable, l’Express et la CPGME confirme l’envol de ces professions : 2219 offres d’emplois à fin 2012 soit une progression de 75% par rapport à mars 2012.

Toujours tirés par le secteur des énergies renouvelables, on remarque une montée en puissance des métiers liés à l’efficacité énergétique et l’apparition d’une nouvelle catégorie d’offres : audit et management environnemental.

En termes d’objectifs, Delphine Batho a confirmé lors du cadrage du débat sur la transition énergétique l’ambition de créer 100 000 emplois verts d’ici 2016.
« C’est une estimation réaliste par rapport aux 280 000 emplois [qui seront] créés mécaniquement dans ces activités d’ici 2020 » a précisé la Ministre à Libération. Une aubaine en ces temps de crise !

Cependant, bien que mobilisatrice et porteuse d’espoir, cette ambition doit être prise avec des pincettes. Les avis sont partagés.

Pour les uns, ces emplois verts ont un avenir prometteur et permettront de revaloriser certaines professions dans des secteurs en berne comme ceux de l’industrie. Selon une enquête du think tank ‘Pour la Solidarité’, ils « constituent une voie de réorientation stratégique très intéressante pour les entreprises d’insertion ».

Mais beaucoup d’autres restent sceptiques quant à ces promesses, montrant du doigt notamment le périmètre flou de ce fameux « emploi vert ». Même l’OCDE s’y perd : «Aucun consensus ne s’est dégagé pour définir ce concept.». Qu’entend-on en effet par emploi vert ? Le programme des Nations-Unies pour l’environnement les définit comme « les emplois dans l’agriculture, l’industrie, la recherche, l’administration ou les services qui contribuent à préserver ou à restaurer la qualité environnementale ». Cette définition fourre-tout ne nous éclaire pas sur les limites du sujet : parle-t-on de métiers, de secteurs, de compétences ? Le comptable d’une PME éolienne exerce-t-il une profession verte ? En fonction des périmètres acceptés, les chiffres se succèdent et ne se ressemblent pas. Afin de prouver l’impact concret de la transition énergétique sur l’emploi, il faudra que le conseil national dédié cadre le débat.

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