L’unité biomasse de Metz-Chambière, un projet unique en France

A l’heure de la transition énergétique, la France a besoin d’enrichir son mix énergétique pour remplacer à terme une partie de sa production (en grande partie nucléaire) par des énergies renouvelables, comme la biomasse, utilisée par l’Homme depuis qu’il maîtrise le feu.

La biomasse est la première énergie renouvelable en France et dans le monde aujourd’hui, pour le chauffage et la cuisson en particulier. Elle est cependant encore relativement peu utilisée dans la production d’électricité mais fournie principalement de l’énergie sous forme de chaleur (chauffage), de gaz (biogaz) ou de carburant (biocarburant).

La centrale de Metz-Chambière a récemment été rénovée pour accueillir une nouvelle unité biomasse inaugurée début 2013, devenant ainsi l’une des plus importantes unités de production thermique (chauffage urbain) et électrique à partir de biomasse en France.

Cette nouvelle unité est composée d’une chaudière produisant de la vapeur à partir du bois et d’une turbine à contre pression. La centrale biomasse produit de l’électricité à hauteur de 44 millions de kWh par an, soit la consommation d’environ 10 000 ménages, avant de recéder la vapeur résiduelle au réseau urbain de Metz permettant de chauffer près de 20 000 logements. Ce procédé de cogénération d’électricité et de chauffage permet d’obtenir un rendement énergétique avoisinant les 80%, bien supérieur au rendement de production classique d’électricité d’environ 35%.

L’énergie produite est issue du bois, un combustible renouvelable, produit à 100% localement grâce aux ressources lorraines, et présentant un bilan neutre pour l’environnement.

Photo of glowing red hot coal burning in a barbecueLes plaquettes de bois nécessaires au fonctionnement de l’unité biomasse correspondent à 30% de la consommation globale de cette centrale mutli-énergie et se répartissent ainsi :

  • 68% de plaquettes forestières majoritairement issues de l’exploitation forestière locale (périmètre de 100 km maximum)
  • 20% de bois de récupération propres issus des centres de tri de déchets
  • 12% d’écorces et de résidus de scieries

Cette centrale à biomasse permet aux Messins de bénéficier d’une énergie 100% locale et renouvelable qui alimente son réseau de chauffage urbain. Celui-ci est devenu l’un des plus importants de France avec 100km de réseau en 2013, alimenté à 60% par de l’énergie renouvelable.

Cette centrale à biomasse limite l’utilisation de charbon et de gaz d’importation et permet ainsi d’économiser l’équivalent en CO2 des rejets de 20 000 voitures roulant 15 000 km par an (soit 57 000 tonnes de CO2).

La biomasse intéresse à nouveau la France confrontée à la transition énergétique et à l’évolution de son mix énergétique. C’est une filière en développement rapide, y compris sous des formes industrielles avec les agrocarburants et le bois énergie à usage industriel. Il ne serait pas étonnant de voir de nouvelles initiatives de ce type dans les prochaines années…

4 thoughts on “L’unité biomasse de Metz-Chambière, un projet unique en France

  1. Quel comparatif de coût avec les autres sources d’énergie ? Ces structures risquent elles à terme d’épuiser la ressource bois à proximité ?

  2. Bonjour,

    Il n’est pas simple d’obtenir des comparatifs objectifs de coût de la biomasse par rapport aux autres sources d’énergie.
    Néanmoins, les différents acteurs semblent s’accorder sur un coût du kWh bien inférieur aux autres énergies, de l’ordre de 0,03€ à 0,04€ par kWh. L’électricité coûterait environ 0,12€/kWh et la gaz naturel environ 0,07€/kWh.

    Concernant la ressource bois à proximité, la ville de Metz donne une réponse dans son article publié sur son site (http://metz.fr/pages/developpement_durable/plan_climat_territorial/biomasse.php)
    « Il n’est absolument pas question de « déboiser » ou appauvrir la biodiversité de la forêt, au contraire, il s’agit de mieux la gérer en favorisant un usage des sous-produits habituellement abandonnés.
    Il s’agit principalement d’arbres non valorisables en bois d’œuvre, de résidus de coupes d’éclaircies, de rémanents d’entretien et des branches restants après prélèvements des grumes.
    •de branches et arbustes issus d’élagages et de travaux d’entretien (DDE, taille d’alignement etc.) provenant des entreprises d’élagage et des paysagistes locaux
    •de sous-produits de scieries et de l’industrie de transformation du bois ne trouvant pas de valorisation industrielle, notamment les écorces
    •de bois de récupérations propres (DIB A) de centres de tri (palettes, coffrages, bois de déconstruction, souches etc.) ne présentant pas de peintures ou traitements »

    Cela représentera « 100 000 des 750 000 tonnes de bois disponibles chaque année en Lorraine », estime le directeur, Francis Grosmangin. « Certes, cette ressource n’est pas inépuisable. Dans le même temps, il est logique de la dédier aux installations qui en font le meilleur usage. »

    Merci pour vos questions et bonne journée,

    Charles

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