Aux États-Unis, les jeunes préfèrent surfer que rouler

 

Aux États-Unis, l’usage de la voiture commence à diminuer depuis quelques années. Cela s’explique par plusieurs raisons, dont une plutôt surprenante.

 

La fin du « Driving boom »

L’US Public Interest Research Group (US PIRG), une fédération d’ONG américaines, a publié en mai 2013 une étude sur les évolutions de l’usage de la voiture aux États-Unis. Elle montre que, depuis la démocratisation de l’automobile à partir des années 1930, les Américains n’ont cessé de parcourir plus de kilomètres chaque année…. jusqu’en 2004.

Entre 1970 et 2004, la distance parcourue par personne et par an est passée de 8 700 à 16 100 km (+ 85 %) : c’est la période du « Driving Boom ». Or, entre 2004 et 2012, cette distance moyenne a pour la première fois diminué pour atteindre 15 000 kilomètres.

Évolution de la distance parcourue chaque année au total par Américain, entre 1946 et 2012 (US PIRG)
Évolution de la distance parcourue chaque année au total par Américain, entre 1946 et 2012 (US PIRG)

Les Américains conduisent moins… surtout les jeunes

Dans le rapport, les traditionnels arguments sont évoqués pour expliquer ce constat. Les prix du carburant ont doublé entre 2002 et 2011. La crise économique  pousse les conducteurs à moins prendre le volant en période de récession. Les transports en commun se développent et attirent de plus en plus de passagers.

Mais il semble qu’un changement structurel lié à l’évolution démographique contribue également à ces résultats. L’étude montre que le constat est particulièrement frappant chez les jeunes. Ainsi, chez les 16-34 ans, le nombre de kilomètres parcourus par an a baissé de 23 % entre 2001 et 2009.

« La génération née entre 1983 et 2000 est plus susceptible de vouloir vivre dans des quartiers urbains et piétons et s’avère plus ouverte à d’autres transports que la voiture que ses aînés, explique le rapport. Elle est aussi la première génération à adopter pleinement les technologies mobiles de l’Internet, qui offrent rapidement de nouvelles options de transport et peuvent même se substituer aux déplacements, grâce notamment au télétravail, au shopping en ligne, aux téléconférences et aux réseaux sociaux. »

Quelles conséquences?

La fameuse génération Y voyage donc toujours… mais par écrans interposés! L’US PIRG pointe du doigt la politique de transports américaine actuelle, qui ne tient selon elle pas compte des tendances actuelles. « Les politiques fédérales, étatiques et locales devraient contribuer à créer les conditions dans lesquelles les Américains peuvent réaliser leur désir de conduire moins. » Derrière, les enjeux énergétiques et écologiques sont donc importants. Aux États-Unis, les transports représentent le deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre, et le transport automobile en est le contributeur majeur.

 

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