A la découverte du 7ème continent de plastique

On connaissait l’utopie de More. On vous présente la dystopie de Moore… Malheureusement, cette dernière est bien réelle. 

En 1997, le navigateur Charles Moore, de retour d’une course à la voile, découvre une immense plaque de déchets plastique dans le gyre nord-pacifique. Depuis cette date, la superficie de cette zone d’accumulation de déchets a quasiment triplé, et avoisine aujourd’hui les 3,5 millions de km2. Energystream part à la découverte de ce tristement célèbre  « 7ème continent de plastique ».

Aux origines du phénomène

Chaque année, ce sont près de 30 millions de tonnes de plastique qui finissent dans les océans, soit 10% des quantités produites à l’échelle mondiale. Micro-organismes peinent à détruire ces débris essentiellement composés de PET, polyéthylène et autre polypropylène. Conséquence : une “soupe de plastique constituée de macro déchets éparses et d’une myriade de petits fragments” se constitue inévitablement. Sous l’effet des courants marins, ces résidus se concentrent et s’accumulent en un point unique : le 7ème continent émerge progressivement tel un anti-Atlandide polymérique.

Du zoo-plancton au plancton plastique

D’après une étude de l’Université de Californie à San Diego publiée en 2012, la concentration de micro-plastique a été multipliée par cent au cours des quarante dernières années dans le gyre nord-pacifique. A certains endroits, ce “vortex de déchet” atteint une épaisseur de 30 mètres, et la masse de particules plastiques qui le compose s’avère six fois supérieure à la masse de plancton. Les effets sont catastrophiques pour l’écosystème.

S’attaquer aux sources du problèmes

La question est jetée telle une bouteille à la mer : comment endiguer ce phénomène ? A l’image du projet Kasei, des opérations de nettoyage ont déjà été entreprises. Mais les moyens mis en oeuvre sont bien insuffisants au regard de l’ampleur de la tâche, qui rappelle à bien des égards le cinquième des douze travaux d’Héraclès : le nettoyage des écuries d’Augias. Et la solution pourrait d’ailleurs être la même que celle employée par le héros grec : les fleuves…

En effet, d’après Marieta Francis, directrice exécutive de l’Algalita Marine Research Foundation, « le plus accessible serait de se concentrer sur le nettoyage des canaux et rivières qui débouchent dans les océans, […], afin de prévenir une accumulation de déchets plus au large et en profondeur”. Toutefois, il semblerait que  le plus important soit de “réduire la quantité de déchets produite, en limitant la consommation d’emballages, en les recyclant et les réutilisant au maximum et en recherchant d’autres alternatives, comme des plastiques biodégradables ou compostables, du papier ou de l’aluminium. » Pour résumer : s’attaquer à “la source” du problème.

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