Les modalités de fabrication « made in France » de Linky se précisent

Le déploiement de Linky, le compteur communicant électrique d’ERDF, approche à grands pas. Une première tranche de 3 millions d’unités doit être installée entre mi-2015 et fin 2016. L’objectif final de remplacement de 90% des 35 millions de compteurs existants est fixé à 2021, et le budget total du projet est estimé à 5 milliards d’euros. Ces volumes posent la question des modalités de fabrication des compteurs.

On apprenait en août dernier le nom des six fabricants finalement retenus par ERDF au terme du premier appel d’offre pour 3 millions de compteurs et 250 millions d’euros : Sagemcom (France), Maec (France), Itron (Etats-Unis), Ziv (Espagne), Landis+Gyr (Suisse), et Ester (Allemagne). Ces entreprises, dont certaines étaient impliquées dans les expérimentations de Lyon et Tours, réaliseront l’essentiel du processus de fabrication en France.

Le groupe Compton Greaves (CG), maison-mère de Ziv, a d’ores-et-déjà annoncé la construction d’une nouvelle usine à Fontaine, près de Grenoble, et table sur la création de 200 emplois, directs et indirects. Landis+Gyr, Itron et Sagemcom fabriqueront respectivement leurs compteurs à Montluçon (Allier), Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) et Dinan (Côtes-d’Armor).

Ces créations de postes sont à mettre en regard des 10000 emplois liés au déploiement de Linky annoncés par ERDF et le gouvernement français. Par ailleurs, la pérennité de l’activité industrielle générée par Linky est sujette à caution, malgré l’émergence d’un marché européen (180 millions d’unités en 2020 d’après CG).

D’après Sagemcom, l’exportation des technologies développées dans le cadre du déploiement des compteurs communicants passe par des choix technologiques ambitieux, notamment sur les protocoles de communication utilisés. En effet, les compteurs électriques transmettent des informations via le réseau électrique ERDF (c’est-à-dire par courants porteurs en ligne, ou CPL) jusqu’aux concentrateurs, qui communiquent à leur tour avec le système d’information central. ERDF fait la promotion du protocole CPL G3, qui permet d’augmenter le débit de données et la fiabilité par rapport à la génération précédente G1, sans augmenter les coûts. Le distributeur d’électricité a même créé « l’alliance CPL G3 » qui regroupe entre autres Sagemcom, Landis+Gyr et Itron, et l’on peut penser que la maîtrise de cette technologie a été un critère de choix lors de la conduite du dernier appel d’offre.

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Transmission des données de comptage, des compteurs Linky au SI ERDF

Les projecteurs sont maintenant tournés vers ERDF, pour connaître les résultats du deuxième appel d’offre portant cette fois sur 10 millions de compteurs et lors duquel les cartes seront rebattues entre les fournisseurs. Pour une revue des déploiements de systèmes de comptage intelligent dans le monde, vous pouvez consulter cet article.

One thought on “Les modalités de fabrication « made in France » de Linky se précisent

  1. Dommage que l’on n’aille pas plus loin dans la répartition des consommations, le véritable intérêt est de connaitre pour un foyer les différentes consommations: chauffage , eau chaude , le numérique et pourquoi pas par pièces ? On est dans l’air de la domotique et on est encore en retard d’une guerre…
    le seul intérêt est donc bien pour le producteur d’électricité qui pourrait répercuter sur le prix du kWh une baisse sensible? nota: le kWh produit n’est pas très onéreux mais l’avalanche de taxes est énorme!

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