Un nouvel air pour la Smart City

La qualité de l’air au sein des grandes agglomérations est désormais une préoccupation forte de notre société. Gouvernement, collectivités et habitants sont confrontés à une pollution toujours plus présente. Face à ce constat, de nombreux projets territoriaux voient le jour afin de développer une ville plus durable.

 

Les enjeux liés à l’amélioration de la qualité de l’air

La qualité de l’air est devenue un enjeu majeur, et ce notamment au sein des grandes villes. Les citadins représentaient 0,6% de la population en 1900 contre 70% prévu en 2050. Cette polarisation urbaine accentue les complications liées à la pollution de l’air que nous respirons. Les recherches de l’Organisation Mondiale de la Santé montrent d’ailleurs une corrélation proportionnelle entre pollution et mortalité.

Les principaux polluants responsables de la dégradation de la qualité de l’air sont tous issus de l’oxydation, complète ou incomplète, de combustibles fossiles comme le charbon, le fioul, l’essence, le gazole… Tous sont responsables, par l’action du rayonnement solaire, de la formation d’ozone, l’un des polluants les plus nocifs pour la santé.

Notre activité quotidienne est à cet égard l’une des sources principale de cette pollution :

  • Les transports : les véhicules particuliers et les poids-lourds sont les premiers pollueurs de ce secteur. Plus de 65% du parc automobile français roule au diesel, qui rejette plus de particules polluantes que l’essence.
  • Le résidentiel tertiaire : les systèmes de chauffage sont la source principale des rejets de polluants en matière d’habitat. Cette situation est souvent due à des systèmes obsolètes ou peu performants.
  • L’industrie : l’ensemble des procédés industriels qui nécessitent une combustion émettent des polluants. Mais de nombreux efforts ont été entrepris dans ce secteur, en particulier sur les quantités de polluants rejetés et sur les procédés de dépollution.

L’activité humaine participe à la détérioration de la qualité de l’air que nous respirons. Face à cet enjeu sanitaire, différentes initiatives nationales et locales émergent.

Tour d’horizon des initiatives pour améliorer la qualité de l’air

Le gouvernement s’efforce de développer une politique visant à limiter les émissions de polluants. D’après un rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement, ces décisions ont déjà contribué à réduire de 47% les émissions d’oxyde d’azote entre 1990 et 2010. Aujourd’hui, cette ambition va plus loin avec le lancement du « projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » qui prévoit notamment une division par 4 d’ici 2050 de l’émission de gaz à effet de serre.

Parmi les dispositifs de ce projet de loi, le système national d’identification des véhicules polluants, que Ségolène Royal entend instaurer dès cette année, permettra une meilleure maîtrise des pics de pollution en donnant la priorité de circulation aux véhicules les moins polluants. Un super bonus de 10000€ entrera également en vigueur en avril 2015 pour tout remplacement d’un véhicule diesel de plus de 13 ans.

Mais ces mesures ne sont pas suffisantes : il est nécessaire d’inciter et d’impliquer les constructeurs automobiles à produire des véhicules plus propres. La réduction du trafic routier passera par un recours croissant aux transports en commun. Pour cela, les réseaux doivent être optimisés et leur utilisation encouragée, comme l’a déjà fait Tokyo, pionnière dans le développement des Smart Cities.

Les collectivités locales ont aussi saisi les enjeux d’une amélioration de la qualité de l’air afin d’améliorer les conditions de vie des habitants. Les projets territoriaux se multiplient pour rendre les villes plus propres et durables.

Le quartier de Bonne, à Grenoble, ancienne caserne militaire reconvertie depuis 2003 en éco-quartier, illustre d’ailleurs cette volonté d’améliorer la qualité de l’air. Ce projet s’attaque au logement qui représente 43% de la consommation d’énergie en France et a donc un impact significatif sur l’émission de polluants. Ce quartier est composé de bâtiments à faibles consommations énergétiques ou à énergie positive et fait la part belle aux énergies renouvelables. Le projet a profité du soutien des aides publiques pour le développement des panneaux photovoltaïques, largement utilisés dans le quartier. Montpellier, plus récemment, s’est également illustre sur un projet similaire.

L’exemple de Paris

Le 9 février dernier, Anne Hidalgo a fait approuver par le Conseil de Paris son plan anti-pollution. Axé autour de la problématique des transports, il prévoit progressivement la « fin du diesel à Paris en 2020« .

Ce plan ambitieux, vise à faire de Paris une ville où la qualité de l’air ne représentera plus de risques pour la santé de ses habitants et où il fera bon vivre. Avec notamment le développement de zones entièrement piétonnes. Ceci induit un profond changement dans le mode de vie des parisiens. Pour inciter les citoyens à remplacer leur vieux véhicule polluant, un large panel d’aides va être créé : gratuité du pass Navigo et de l’abonnement Vélib’ pendant un an, réduction de 50% sur l’abonnement Autolib’, enveloppe de 500€ pour l’achat d’un vélo… Les professionnels auront de leur côté droit à une aide pour acquérir un véhicule roulant au gaz naturel ou à l’électrique à hauteur de 15% du prix d’achat (dans la limite de 9000€).

Les infrastructures nécessaires à ce nouveau mode de vie n’ont pas été oubliées : des aides sont prévues pour que les co-propriétés s’équipent d’abri-vélos sécurisés et une enveloppe budgétaire de 2 millions d’euros est prévue pour équiper Paris en bornes de recharge pour les véhicules électriques.

Le succès de ce projet dépendra donc de la volonté des parisiens, ce qui vaut également pour l’ensemble des projets liés au « mieux vivre ». Le projet Parisien semble donc sur la bonne voie si l’on en croit Anne Hidalgo qui déclarait que «?85% des Parisiens sont favorables à l’interdiction des véhicules les plus polluants dès le 1er juillet 2015?».

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