Décryptage : L’éolien offshore pourrait alimenter toutes les maisons du Royaume-Uni en 2030

Mardi 6 octobre le premier ministre du Royaume Uni, Boris Johnson, annonçait que l’ensemble des maisons de son pays seraient alimentées en électricité verte issue d’éoliennes offshores d’ici 2030.

Cette annonce marque un engagement fort pour avancer vers l’objectif « zéro émission » à atteindre en 2050 par son pays.

L’éolien au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est déjà l’un des principaux producteurs d’électricité éolienne, et l’annonce de cette semaine vient confirmer la grande importance de l’éolien dans le futur mix énergétique britannique. Cela n’est pas un hasard, les Britanniques dont le pragmatisme est bien connu veulent utiliser la ressource dont ils disposent en grande quantité à savoir : le vent ! En effet, le Royaume-Uni est l’un des pays d’Europe les plus exposés au vent tout au long de l’année.

Boris Johnson disait ceci :  » Ce que l’Arabie saoudite est au pétrole, le Royaume-Uni l’est au vent : un lieu de ressources presque illimitées, mais dans le cas du vent sans émissions de carbone et sans dommages sur l’environnement. »

En 2019 l’éolien représentait près de 20% de l’électricité produite au Royaume Uni, dont une moitié sur terre et l’autre en mer. Ces chiffres vont ainsi être amenés à évoluer suite à l’annonce de cette semaine.

Les effets de l’annonce

Est-ce que cette annonce signifie que 100% de l’électricité produite au Royaume-Uni sera verte dans 10 ans ? Non. En effet la consommation des domiciles des Britanniques représente 1/3 de la consommation en électricité du pays. Les deux autres grandes catégories de consommateurs sont l’industrie et les commerces. La part de l’éolien offshore va tout de même passer de près de 10% à environ 30% de l’électricité consommée au Royaume-Uni en 10 ans. Sans compter les autres producteurs d’électricité verte qui contribuent à la décarbonation de la production.

En termes de puissance le gouvernement anglais annonce que le parc éolien offshore aura une puissance totale de 40GW en 2030. Cela correspond à 4 fois la puissance du parc actuel. Ces chiffres montrent un réel objectif de développer la filière et ses capacités ainsi qu’une anticipation de l’évolution des usages de l’électricité. Effectivement, dans son intervention le premier ministre déclare que ces nouvelles capacités de production verte permettront d’alimenter entre autres les véhicules électriques de ses concitoyens.

Une autre révolution en marche ?

Par ailleurs l’annonce du gouvernement mentionne aussi l’objectif de créer un parc d’éoliennes flottantes d’une puissance d’1GW d’ici 2030. Cela représenterait 15 fois la puissance totale de ce type d’éoliennes actuellement en place dans le monde. Ces éoliennes sont plus simples à installer en mer car elles sont assemblées dans un port et peuvent être positionnées dans des zones profondes contrairement aux éoliennes offshores « traditionnelles ». Elles représentent une opportunité pour le Royaume-Uni d’exploiter les ressources en vent de Mer du Nord. Cette semaine en France, Total a annoncé investir dans un projet de parc d’éoliennes flottantes. Ce type d’éoliennes représente probablement le futur de l’éolien offshore.

L’annonce du gouvernement britannique est une première étape vers un plan plus global de révolution verte de l’industrie qui sera présenté plus tard dans l’année. Dans la période de pandémie actuelle, qui a de fortes conséquences sur l’économie, cette annonce est le signe concret que la relance économique et la construction du monde de demain peuvent être écologiques et respectueux de l’environnement.

 

 

Pour aller plus loin: Débat autour de l’éolien offshore

One thought on “Décryptage : L’éolien offshore pourrait alimenter toutes les maisons du Royaume-Uni en 2030

  1. Même si consommation et capacité de production diffèrent, le Royaume-Uni s’approche de la limite régulièrement citée des 30% d’électricité provenant de sources non pilotables Au-delà de cette proportion, les risques d’instabilité des réseaux électriques deviennent plus conséquents.

    Le Royaume-Uni a-t-il déjà prévu ceci ? Si oui, quelles sont ses solutions ?

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