À la découverte de l’Agence internationale de l’énergie

Créée en 1974, à la suite du premier choc pétrolier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) est une organisation internationale dont la vocation est de coordonner les politiques énergétiques des pays membres. Basée à Paris, elle est composée de 28 pays, majoritairement importateurs de pétrole.

Présentation de cette agence autonome de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a su évoluer au gré des préoccupations internationales : de la sécurité énergétique à la protection de l’environnement en passant par le développement économique.

La nécessaire coordination des politiques énergétiques

Dans l’affolement né du premier choc pétrolier de 1973 et de l’explosion des cours du brut, les principaux pays importateurs de pétrole s’accordent sur la nécessité de mener une politique commune afin de réguler le marché.

À travers le Programme International de l’Energie (PIE), son texte fondateur, l’AIE exige de ses pays membres qu’ils disposent en permanence d’un stock stratégique équivalent à au moins 90 jours d’importations nettes de pétrole brut.

La constitution de ces stocks permet à l’Agence de disposer d’un puissant levier de régulation sur les marchés, levier qu’elle actionna en 1990 lors de la première guerre du Golfe, en 2003 lors de la Guerre en Irak, ou encore en 2005 après le passage de l’ouragan Katrina qui dévasta les plateformes pétrolières dans le Golfe du Mexique. Sans mauvais jeu de mot, force est de constater que l’équilibre énergétique mondial s’est alors joué dans les “Golfes”.

De l’action réactive à la posture prospective

Aujourd’hui, dans un nouveau contexte énergétique mondial, la vocation de l’AIE évolue. Elle adresse désormais l’ensemble des politiques et des ressources et ne se cantonne plus seulement au pétrole.

Elle intègre également des expertises en matière d’analyse des données, d’évaluation des programmes énergétiques nationaux ou encore de projections énergétiques globales. L’action de l’Agence, autrefois court-termiste et réactive, est désormais prospective et orientée sur le long terme.

Grâce à ses 200 experts et statisticiens, elle publie chaque mois le Oil Market Report, prévision de la demande mondiale de pétrole, et chaque année le World Energy Outlook, bilan conjoncturel et prévisions à court et moyen termes de l’énergie dans le monde.

L’ouverture aux pays émergents

Club quelque peu refermé autour de ses États membres dans sa genèse, et ouvertement campé contre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont il constitue un contrepoids international, l’AIE a fait le choix de l’ouverture ces dernières années. Elle a conclu des accords avec la Chine, l’Inde et la Russie et noue des liens de plus en plus étroits avec d’autres pays émergents. Des pays à qui elle adresse des recommandations concrètes en termes de politiques énergétiques et de pratiques environnementales.

En février 1973, Henry Kissinger, alors Conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, déclarait : « la situation énergétique pose de sévères problèmes politiques et économiques pour toutes les nations. Les solutions isolées ne sont pas possibles. Ce défi ne peut être traité avec succès que par des actions concertées internationalement ». En 1974, en réponse à ce défi, l’AIE était créée. Énergétiquement parlant, une sorte “d’instance supérieure à la Mégamachine, capable de l’orienter vers la seconde mondialisation”, pour reprendre les mots célèbres d’Edgar Morin. Prochaine étape attendue : un engagement accru de l’Agence en matière d’énergies renouvelables et de durabilité des politiques.

Les 28 pays membres de l’AIE

  • Allemagne
  • Australie
  • Autriche
  • Belgique
  • Canada
  • Corée du sud
  • Danemark
  • Espagne
  • États-Unis
  • Finlande
  • France
  • Grèce
  • Hongrie
  • Irlande
  • Italie
  • Japon
  • Luxembourg
  • Pays-Bas
  • Norvège
  • Nouvelle-Zélande
  • Pologne
  • Portugal
  • République tchèque
  • Royaume-Uni
  • Slovaquie
  • Suède
  • Suisse
  • Turquie


3 thoughts on “À la découverte de l’Agence internationale de l’énergie

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