Crowdfunding : la transition énergétique devient 2.0 ?

Au début de l’année, nous publiions une news sur le financement participatif des panneaux solaires avec Solar Mosaic. Après le développement de projets culturels (My Major Company) ou de startups (Kickstarter), le crowdfunding s’est attaqué au financement du développement d’infrastructures énergétiques communautaires. Une startup, Lumo, s’est lancée en France dans l’aventure. Alors, simple mode ou phénomène durable ?

Lumo, exemple de financement participatif à la Française

Lumo est une plateforme d’investissement dans des projets d’énergies renouvelables développés en partenariat 
avec des collectivités locales. Sa particularité ? Elle s’associe à des projets déjà financés en leur proposant un financement complémentaire des banques traditionnelles. Ainsi, le financement participatif vient se substituer à une partie du prêt bancaire accordé mais non encore déboursé.

La startup permet à n’importe quel citoyen d’investir entre 25€ et 5 000€ dans le projet de son choix. En échange, il peut suivre l’impact de son projet et bien sûr bénéficier d’une rémunération à hauteur de 4 à 6% de son investissement.

Une solution particulièrement adaptée à l’essor des énergies renouvelables

En effet, le tarif des énergies renouvelables est fortement lié aux coûts de financement du projet. Fortement capitalistique, 80% du coût des EnR dépend des coûts d’investissements et de financements du projet, la quasi-totalité des coûts étant engagés au début du projet et les frais de maintenances et d’intervention restant marginaux.

Or actuellement, les établissements bancaires se voient confrontés à une problématique pour financer ces projets longs (10-20 ans) et les conditions de prêts restent serrées en raison de la crise. Dans ce contexte, avec une épargne financière des ménages représentant 10 fois l’investissement actuel dans les EnR, le financement participatif est une bouffée d’oxygène pour ces dernières. Ainsi, une baisse du coût de financement de 10% à 5% pourrait faire baisser le prix des EnR de 30% ! [1]

D’un autre côté, le financement participatif permet de lever plus facilement les obstacles que rencontrent l’implantation d’un parc ou d’une centrale. L’investissement est la marque d’un soutien citoyen, ce qui diminue le nombre de contestations et de plaintes susceptibles de bloquer les projets. Au-delà de la dimension financière, c’est également laisser à chacun la possibilité de participer à la transition énergétique en y prenant une part active !

Un mouvement global, encore peu repandu en France

Le phénomène se repend de pays en pays, mais les disparités restent importantes. En Allemagne, plus de 800 coopératives ont déjà financé des installations et 51% du parc EnR est financé par les citoyens. Au Danemark, un parc éolien a déjà été cofinancé par plus de 100 000 familles. L’Angleterre débute le mouvement avec le lancement récent de la plateforme Abundance. En Amérique du Nord, Solar Mosaic a déjà investi plus de $2 millions dans des projets photovoltaïques.

Espérons que les initiatives, encore rares en France en raison d’un cadre réglementaire contraignant, soient amenée à se multiplier à court terme !

 

[1] – Source : Terranova

3 thoughts on “Crowdfunding : la transition énergétique devient 2.0 ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to top