Écoquartiers… les collectivités au centre

Depuis le Grenelle de l’environnement et les différents appels à projets de l’État, les écoquartiers sont devenus un levier fort pour développer durablement les villes et les villages. Les collectivités ont bien compris l’utilité de cet outil et les réalisations se multiplient aujourd’hui, tant dans un objectif d’amélioration des performances énergétiques que dans la coordination et la conduite de tels projets. Retour sur cette dynamique à la main des communes.

Promue par le ministère français de l’Écologie, du Développement durable, les écoquartiers désignent les projets d’aménagement urbain qui à l’échelle d’un quartier ont pour objectif la sobriété énergétique et écologique des habitations. Les écoquartiers font à ce titre partie de cette nouvelle impulsion « durable » dont le fer de lance est la ville intelligente capable, par exemple, de transformer les bâtiments en véritable centre de production énergétique ou encore de fluidifier les transports.

Pour les écoquartiers, l’idée est donc de construire des lieux :

  • Réduisant les consommations énergétiques des bâtiments (eau, électricité et déchets)
  • Favorisant l’éco-mobilité (modes de transport respectueux de l’environnement)
  • Mettant en avant des espaces verts
  • Utilisant des matériaux durables
  • Promouvant la mixité sociale
  • Inculquant un changement de comportement des habitants

Un instrument politique pour le changement , « think global, act local »

En se faisant, au-delà du pur aspect technique qu’est l’objectif de sobriété, l’écoquartier constitue un réel outil au service de la collectivité lui permettant de penser globalement son urbanisme et d’en maitriser localement son aménagement ainsi que sa construction. En effet, il catalyse tous les axes politiques et administratifs de la gestion d’une ville, rend concret le développement durable et permet d’opérer le changement :

  • En exploitant au mieux la reconversion / la réhabilitation d’un lieu ou d’un secteur
  • En mobilisant et fédérant toutes les parties prenantes pluridisciplinaires, acteurs du développement de la ville
  • En créant le terreau d’une démocratie locale entre le secteur privé et le secteur public
  • En changeant les comportements de ses habitants

Grenoble, ville pionnière

Parmi toutes les villes ayant mis en œuvre une démarche d’écoquartier, Grenoble est sans doute celle qui brille le plus.

D’une part parce qu’elle a été précurseur et d’autre part parce qu’elle s’était fixée des objectifs ambitieux, et cela bien avant que le Grenelle de l’environnement introduise la notion de construction durable.

En effet, commandité par la collectivité de Grenoble, l’écoquartier De Bonne a été lancé en 2003 et achevé en 2011 sur les 8,5 hectares d’une ancienne caserne grenobloise avec l’objectif, révolutionnaire à l’époque, de construire et de réhabiliter près de 1 000 logements (dont  pêle-mêle 40% de logements sociaux, 3 résidences, un centre commercial de 17.000 m2, une école et 5 hectares et demi d’espaces publics ouverts) pour atteindre des performances énergétique moyenne de 42 kwh/m2/an (hors eau sanitaire et éclairage).

Aujourd’hui et avec du recul, même si les objectifs de performance énergétique de cet écoquartier ne sont pas encore atteints, l’écoquartier De Bonne remplit parfaitement son rôle d’outil au service de la collectivité :

À tel point que Grenoble est en train de construire 3 nouveaux écoquartiers sur les quartiers de Presqu’Ile, Flaubert et Esplanade.

Après les écoquartiers ? les écocités !

Les écoquartiers sont donc en passe de devenir la norme, constituant désormais une voie naturelle pour développer durablement la ville au-delà du simple aménagement, en englobant presque tous les domaines des collectivités territoriales (énergie, transport, voirie, etc.).

Néanmoins, les écoquartiers impliquent intrinsèquement une vision réductrice de la ville de demain dans le sens où ils ne sont finalement qu’un morceau de la ville, qu’un début de territoire intelligent et durable… et au final potentiellement créateur de fractures et de scissions de la ville.

Pour donner plus de profondeur et d’homogénéité aux territoires, les écocités devront prendre le relais des écoquartiers : en effet, là où les écoquatiers permettaient aux collectivités locales de s’engager, les écocités permettront aux territoires de s’engager à grande échelle en s’attaquant en plus globalement aux enjeux liée à la mobilité, à la mixité sociale, à la gestion de l’eau, à la biodiversité, à l’énergie ou aux déchets.

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