L’OPEP : de l’OPA sur le pétrole à la maturité

Basée à Vienne, en Autriche, l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ou OPEC en Anglais (Organisation of Petroleum Exporting Countries), est une organisation intergouvernementale ayant pour mission de coordonner les politiques pétrolières des États membres et de réguler le prix de l’or noir. Lumière sur ce cartel destiné à défendre les intérêts des pays exportateurs de pétrole.

La genèse

C’est en 1960, à la Conférence de Bagdad, que cette organisation est portée sur les fonts baptismaux de l’or noir. Elle regroupe alors 5 pays : L’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït et le Vénezuela. Son but est de constituer un contrepoids crédible à la quasi  toute puissance des compagnies pétrolières occidentales qui fixent les termes du marché à leur guise depuis son origine à la fin du 19e siècle.

Si la volonté affichée dès le début par ses membres est d’orienter le prix du pétrole à la hausse et de mieux maîtriser cette ressource fossile, très vite, des implications géopolitiques vont s’immiscer dans l’action de l’organisation jusqu’à en devenir parfois un des leviers principaux.

D’une crise à l’autre

Pendant ses dix premières années, l’OPEP peine à réaliser ses objectifs du fait de ses divisions internes et de son inexpérience. Sa part de production mondiale est importante (55% en 1970) mais elle peine à imposer une hausse significative des cours du pétrole. Néanmoins,  entre 1970 et 1973, le prix du baril de pétrole va tripler, pour atteindre 3$.

En 1973, c’est la guerre du Kippour entre l’Egypte et Israël qui va provoquer le premier choc pétrolier et révéler la force de l’OPEP. L’organisation parvient à organiser un embargo contre les pays soutenant Israël. Le pétrole s’enflamme : le baril atteint 10$. Entre 1979 et 1980, la révolution Iranienne et la guerre Iran-Irak vont provoquer une nouvelle hausse brutale du cours du baril, qui atteint désormais 35$.

Mais en 1982, l’Iran augmente massivement sa production pour financer sa guerre contre l’Irak et provoque un effondrement des cours du pétrole jusqu’à 15$ le baril. L’OPEP met alors en place une politique des quotas qui fixe les quantités que chaque pays membre peut produire. Elle régule ainsi les marchés qui deviennent moins anarchiques.

Les défis du futur

Au cours des années 1990, l’influence de l’OPEP décline du fait de l’émergence de nouveaux pays producteurs indépendants (Colombie, Grande-Bretagne, Mexique, Norvège, Russie entre autres) et de ses divisions internes. Ses états membres ne sont plus alignés géopolitiquement et les pays consommateurs se sont organisés, notamment par l’intermédiaire de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) afin de réguler le marché. De plus, de nouveaux gisements importants sont découverts régulièrement (Canada ou Brésil à titre d’exemple) et le pétrole est concurrencé par le gaz, le nucléaire, le charbon et les énergies nouvelles. Dans le mix énergétique mondial, la part du pétrole décroît.

Ainsi, en France, la facture pétrolière représentait 4% du PIB eb 1980 pour seulement 2,5% en 2011. Cette même année, l’OPEP gérait 42,4% de la production pétrolière mondiale.

L’organisation regroupe actuellement 12 pays membres :

  • L’Algérie
  • L’Angola
  • L’Arabie Saoudite
  • Les Emirats Arabes Unis
  • L’Equateur
  • L’Irak
  • L’Iran
  • Le Koweït
  • La Lybie
  • Le Nigéria
  • Le Qatar
  • Le Vénézuela

Le profil identitaire de l’OPEP a de ce fait évolué. Son influence est maintenant économiquement plus mature et elle demeure un partenaire incontournable afin de réguler la production mondiale et ainsi éviter les dommageables et brutales fluctuations du « brut ».

3 thoughts on “L’OPEP : de l’OPA sur le pétrole à la maturité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to top