Google, nouvel opérateur mondial de services énergétiques ?

Google, fournisseur d’électricité ? Ce ne serait pas surprenant : la FERC (Commission Fédérale de Régulation de l’Energie américaine) recense environ 1 500 entreprises possédant des filiales opérant sur les marchés de l’énergie. Du côté de Google, tous les signes semblent montrer que la firme peut devenir un acteur sérieux dans le domaine de l’énergie.

Les signes annonciateurs de l’intérêt de Google pour l’énergie

En 2010, Google obtient l’autorisation de vendre de l’électricité sur le marché de gros, au même titre que n’importe quel fournisseur classique. Depuis, la firme californienne ne cesse d’investir dans le secteur énergétique, et notamment dans les énergies vertes. Les millions investis dans des parcs solaires et éoliens ont permis à Google d’afficher un bilan carbone négatif et de s’affirmer comme l’un des acteurs majeurs du Green IT.

green bulbFort de ce résultat, Google continue sur sa lancée en s’attaquant à une nouvelle branche du secteur énergétique : le smart home (domotique à distance des appareils électriques ou énergétiques). Pour tous ceux qui seraient sceptiques, un seul chiffre : 3,2 milliards de dollars déboursés par Google en janvier 2014 pour racheter la start-up Nest et ses thermostats intelligents. Après un tel investissement, il n’est pas surréaliste d’imaginer que la prochaine étape pour le géant du moteur de recherche sera la commercialisation de l’électricité.

Si certains remettent en question le bien-fondé de l’acquisition de Nest à un tel prix, les gains potentiels pour Google ne sont pas négligeables. En effet, en rachetant Nest, Google pourrait pousser des millions de foyers à se connecter à un nouveau type de toile : les Energy Management Systems (EMS). Les EMS permettraient aux usagers d’optimiser leur efficacité énergétique, en analysant leurs habitudes et en proposant des solutions pour économiser l’énergie. La firme possède par ailleurs un atout non négligeable pour exploiter les EMS : ceux-ci utilisent la technologie Big Data, technologie que Google maîtrise pour ainsi dire plutôt bien.

L’environnement économique joue aussi en faveur de Google. Les prix de l’énergie sont élevés et les consommateurs doivent se plier à l’offre. Cependant, cette tendance pourrait à l’avenir se renverser si Google offre aux consommateurs la possibilité d’optimiser leur consommation d’électricité et par conséquent de faire des économies.

Le changement, ce n’est pas pour tout de suite…

Cependant, il est encore peu probable de recevoir prochainement des factures d’électricité de la part de Google. Pour l’instant, son ambition est de faire tourner ses data centers exclusivement avec de l’électricité « verte ». C’est à cette fin que Google a racheté le parc éolien de Happy Hereford, dont la première production est programmée pour fin 2014. Le principe est simple : Google vendra l’électricité produite par le parc sur le marché électrique à Oklahoma où se situe l’un de ses data centers. Ainsi, Google participe à l’augmentation de production d’énergie verte sur le marché.

Il reste donc encore un peu de temps avant que Google ne passe à l’étape suivante, c’est-à-dire à la commercialisation massive d’électricité.

…ce qui n’empêche par Google d’anticiper les profits à venir

??????????????????Que gagne Google à étendre ses activités au secteur énergétique ? Des revenus, à travers les licences, par exemple. L’utilisation des EMS requiert des appareils de comptage associés à des logiciels de contrôle intelligents, qui pourraient être développés par Google lui-même. Des revenus pourront être générés via une hausse du trafic sur internet, grâce à l’utilisation de produits et services en ligne.

Une autre source de revenus serait les gestionnaires de réseaux eux-mêmes. L’implémentation des EMS permettrait à Google de fournir des données de consommation pour affiner et améliorer les calculs de prévisions. Cela impliquerait une adaptation des opérations sur les réseaux, et par conséquent une optimisation de la production électrique (réduction des coûts de démarrage, prévision d’achats ou de ventes d’énergie sur le marché…). Une partie des économies réalisées pourrait financer la branche énergétique de Google.

Un autre avantage et non des moindres, 60% des américains détiennent un compte Google, ce qui pourra faciliter la commercialisation et le marketing des offres.

Avec les potentiels 540 millions d’utilisateurs Google à travers le monde, la question est de savoir si la firme de Mountain View pourra appliquer le même modèle économique dans toutes les régions du monde, compte tenu des différentes règlementations en vigueur.

 

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