L’Australie surfe sur la vague des énergies marines

Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, les énergies marines ne cessent de faire des vagues. A l’image de l’éolien en mer pour la France, l’Australie est partie à la conquête de ces nouvelles énergies !                                

 

Le mix énergétique Australien : des énergies fossiles qui pèsent lourd dans la balance

L’Australie est l’un des pays le plus riche en termes de ressources fossile : il possède 6% du charbon mondial, 46% de l’uranium et 2% du gaz présent sur la planète. Cette richesse lui permet de produire 91% de sa production d’électricité mais les conséquences en termes de production d’émission de CO2 sont alarmantes. En 2000, le gouvernement Australien a lancé un programme de transition énergétique, le « Renewable  Target » dans le but d’équilibrer le mix énergétique. L’objectif fixé à 2020 est :

  • 20% (contre 9% actuellement) d’énergies renouvelables ;
  • Une réduction de 5% à 15% des émissions de gaz à effet de serre ;

Les énergies marines : une solution pour atteindre les objectifs fixés par le RET ?

Océan Pacifique, océan Indien, océan Austral, mer de Timor, mer de Tasman, … l’Australie est assise sur une mine d’or d’énergie bleue. Les grands du secteur de l’énergie l’ont compris et se sont lancés dans l’aventure. Focus sur quelques grands projets que l’on pourrait prochainement voir apparaitre au large de nos littoraux.

Les principaux projets développés en Australie se basent sur des technologies permettant de produire de l’électricité à partir du mouvement des vagues :

  • Carnegie (Perth) a développé un prototype, le « CETO wave energy » L’oscillation des vagues met en mouvement les pompes qui permettent ensuite d’acheminer l’eau de mer jusqu’aux côtes. L’électricité est produite à ce niveau : l’eau de mer à haute pression entraine la rotation d’une turbine et d’un alternateur générant l’électricité. Totalement submergée à environ 25 mètres de profondeur, cette technologie à l’avantage de ne pas affecter le paysage marin.

concept panel

  • Surgedrive (Victoria) a mis en place un système reposant sur un réseau de bouées qui bougent au gré des vagues. Le mouvement des bouées actionne un piston ancrée sur le fond qui aspire l’eau de mer dans une turbine et entraîne un moteur produisant l’électricité. Un système de contrôle permet de détecter les tempêtes et d’enclencher le repliement des bouées pour éviter tout endommagement.

surgedrive

  • Wave Rider Energy (Ellinston) a développé un dispositif composé de poutres d’acier et de bouées transversales permettant de garder la structure en surface. Le long, des bouées sont disposées et mises en mouvement par les vagues. Ce mouvement oscillatoire provoque la rotation d’un axe connectée à une chaine d’alternateur générant l’électricité. Contrairement aux autres projets, ce dispositif ne contient aucun système hydraulique, le coût de maintenance lié notamment à l’érosion est donc moindre.

waverider

 

 

  • Oceanlix (South Australia) est une technologie composée d’un « Oscillating Water Column (OWC)», d’une turbine et d’un alternateur. Le mouvement ascendant de la vague dans le OWC agit comme un piston et comprime l’air contenu dans la partie supérieure entraînant la rotation de la turbine. À contrario, le mouvement descendant de la vague crée une dépression mettant en mouvement la turbine dans le sens inverse. La caractéristique de la turbine désignée par Oceanlix porte sur son caractère bidirectionnel permettant à la turbine de générer de  l’électricité indépendamment des changements de direction de l’air.

oceanlix

Ces grands projets s’appuient sur une ressource inépuisable, qui plus est, propre sans aucune émission de gaz à effet de serre. De nombreux autres projets comme ceux évoqués ci-dessus ont vu le jour à titre d’expérimentation et présentent un fort potentiel d’évolution pour les énergies marines. Cependant, leur maturité n’est pas encore tout à fait éprouvée: des améliorations sont à apporter notamment concernant la création de technologies plus résistantes au milieu (corrosion, tempête,…), le raccordement au réseau électrique ou encore l’impact écologique sur l’environnement. Les objectifs du RET – 20% d’énergie renouvelables en 2020 – ne seront donc probablement pas portés par les énergies marines mais l’on peut imaginer un développement industriel de ces dernières sur la base des retours d’expériences des nombreuses expérimentations réalisées (coûts de production, rendement, maintenance, …) d’ici quelques années.

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