New-York : borne to be alive

La généralisation de l’usage des smartphones a conduit aujourd’hui au déclin des traditionnelles cabines téléphoniques. Ces objets autrefois incontournables sont désormais désuets. La ville de New York a annoncé en novembre 2014 son intention de remplacer ces vieux publiphones par des bornes Wi-Fi ultra modernes équipées de câbles permettant de recharger la batterie des devices. De quoi offrir à ses riverains et visiteurs un service de Wi-Fi et d’alimentation éléctrique disponible partout dans la ville qui ne dort jamais.

Un projet innovant pour une ville qui tend à devenir hyper-connectée

Ce projet s’inscrit dans la démarche de New York City de devenir une ville hyper connectée, et dans la continuité de la mise en place de « corridors Wi-Fi » dans certains quartiers de la ville lancée en 2013 par l’ancien maire de la ville Michael Bloomberg. Ce projet, baptisé « Link NYC », est mené en partenariat par le « Department of Information Technology and Telecommunications (DoITT) » de la mairie et le consortium CityBridge, qui regroupe des experts en nouvelles technologies, publicité et expérience utilisateur.prévoit le déploiement, à partir du second semestre de 2015, de 10000 bornes Wi-Fi et électriques sur l’ensemble de la ville. Et chose intéressante, le projet ne coûte rien au contribuable car il est entièrement financé par la publicité ! La mairie de New York indique même que ces nouveaux équipements rapporteraient 500 millions de dollars au cours des 12 prochaines années, et qu’ils permettraient à terme la création de 100 à 150 emplois à plein temps, principalement pour assurer la conception et la production de ces points d’accès et la publicité qui, selon CityBridge, seront produits et assemblés dans les 5 « boroughs » de la ville.

Des bornes multi-services

Link NYC

Effectivement, ces bornes, qui reposent sur une structure design en aluminium rectangulaire de 3 mètres de haut, sont équipées de larges écrans publicitaires latéraux. En plus d’offrir un accès haut débit 24/7 grâce à un signal Wi-Fi Gigabit ayant une portée de 45 mètres, ces bornes permettent également de passer des appels gratuits vers les 50 états américains ainsi que vers les numéros 311 et 911. Le roaming est maîtrisé : après une première connexion sur l’une des bornes, la connexion aux autres points d’accès de la ville se fait automatiquement.

Ces bornes ont également vocation à demeurer des points d’information digitaux permettant aux visiteurs de se repérer sur des plans dynamiques, et, cerise sur le gâteau, ces points d’accès sont équipés de câbles permettant de recharger les smartphones et tablettes.

Comment parvenir à alimenter des terminaux constamment connectés ?

Cette dernière fonctionnalité satisfera (et soulagera) d’ailleurs probablement les utilisateurs dont la charge des terminaux mobiles tend dangereusement vers zéro, mais ne s’avère pas en l’état pas très pratique : en effet, on imagine mal un riverain ou un visiteur rester collé à une borne pendant des dizaines de minutes pour recharger son appareil.

La charge des équipements mobiles, grands consommateurs d’énergie, diminue rapidement, et reste en effet l’un des obstacles principaux. Un terminal déchargé ne permettra pas à l’utilisateur de profiter des services de la ville « hyper-connectée » à sa disposition.

Et si la réponse à cette question venait des bornes Wi-Fi nouvelle génération elles-mêmes ? Des chercheurs de l’université de Washington ont mis en évidence ces dernières années le phénomène de rétrodiffusion ambiante, qui permet à des objets connectés sans batterie de se recharger grâce aux ondes électromagnétiques présentes dans l’air. En effet, cette technologie consiste à capter des signaux émis par les téléphones mobiles, postes de télévision ou bornes Wi-Fi présents dans l’air, et à transformer l’énergie fournie par ces ondes en courant électrique pour pouvoir alimenter les appareils. Cette communication entre outils connectés, qui ressemble fortement au morse, est basée sur un échange de signaux sous forme d’impulsion. Certaines sociétés ont déjà commercialisé des composants équipés d’une connectique mini-USB capables de réaliser cette opération.

A l’heure actuelle, cette technologie ne peut supporter qu’un faible niveau de données, de l’ordre d’un kilobit par seconde jusqu’à près d’un mètre dans l’espace, soit l’équivalent d’un sms. Mais elle n’en demeure pas moins intéressante et mérite d’être approfondie à plus d’un titre, car elle joue à la fois le rôle de mode de communication entre objets connectés et de source d’énergie, en recyclant toute l’énergie dissipée par toutes les ondes électromagnétiques. Et si les nouvelles bornes Wi-Fi futuristes New-Yorkaises en profitaient pour ajouter une corde de plus à leur arc ?

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