Retour sur le salon Global Industries 2018 : l’industrie 4.0 se concrétise, une aubaine pour l’AR/VR

En 2017, les projets liés à l’Industrie 4.0 se sont accélérés : dans une étude récente de Fives, EDF, l’Institut de la Réindustrialisation et Trendeo, 40% des projets recensés en 2017 ont intégré des briques de l’usine du futur. En France, les industriels s’emparent du sujet du digital et leur activité économique s’améliore. S’il est encore trop tôt pour parler de filière de l’industrie du futur, PME, start-ups et grands groupes commencent à former un écosystème. Plusieurs initiatives tentent d’accélérer le mouvement dont l’Alliance pour l’industrie du futur, créée en 2015, qui a pour ambition de proposer une offre nationale de solutions 4.0 en partenariat avec diverses Chambres de Commerce et de l’Industrie qui recensent les acteurs sur l’ensemble du territoire.

C’est dans ce contexte que le salon Global Industries s’est tenu du 27 au 30 mars. Réunissant plus de 2700 exposants et 40 000 visiteurs pendant 3 jours, le salon avait pour objectif de créer des synergies entre les différentes filières de l’industrie et d’être une vitrine du savoir-faire français.

Dans le hall Smart Industries, plus de 400 exposants étaient réunis autour de l’usine connectée intelligente, collaborative et efficiente. Grands groupes et PME ont échangé sur les sujets majeurs pour les années à venir. Energystream vous propose un éclairage sur certains grands défis de l’industrie du futur.

 

L’usine du futur, une question de survie pour les industriels français

IoT, intelligence artificielle, réalité virtuelle, cobots… toutes ces nouvelles technologies, quand elles répondent à des usages bien définis, présentent des avantages évidents de compétitivité à l’international.

Un des sujets les plus abordés lors du salon a été notamment la virtualisation des process et les jumeaux numériques. Lorsqu’une entreprise modélise entièrement en 3D ses usines et/ou assets, on parle de « jumeau numérique ». L’avantage de ces virtualisations est de pouvoir tester et modifier des paramètres rapidement et pour un coût minime. Une fois le test virtuel effectué, le process physique peut être directement opérationnel. Avec cet outil, les entreprises peuvent répondre à un nouvel enjeu : la capacité à mettre au point rapidement de nouvelles lignes de production. Pour Sébastien Gillet, directeur du Salon, l’usine de demain ne sera connectée que si elle présente « une continuité numérique ».

Les nouvelles technologies offrant un meilleur accès à l’information et plus de transparence des flux ont également été mises à l’honneur. En donnant la capacité de piloter la production en temps réel, les nouvelles technologies issues de l’IoT permettent flexibilité et optimisation de l’outil de production. Ces machines rendues intelligentes peuvent non seulement adapter leurs performance et paramètres en fonction des besoins mais aussi anticiper les pannes. En améliorant le taux d’utilisation de ses actifs, l’usine du futur gagne en productivité.

Enfin, l’usine du futur s’inscrit dans une nouvelle dynamique de personnalisation des produits. En disposant de moyens de production flexibles et réactifs, la production de produits personnalisés est rendue possible, sans surcoût par rapport à une production de masse. Un atout majeur pour répondre aux nouvelles demandes des clients, que l’entreprise SICK, spécialiste des capteurs et automatismes pour l’industrie, a bien compris. Sur son stand, capteurs, robotique et process sont intégrés dans un ensemble communiquant, capable d’adapter l’outil de production à la demande client.

C’est notamment pour ces avantages que Bosch a engagé une transformation à l’échelle du groupe.

Avec une dizaine d’usines en France, Bosch considère que le digital est une question de survie. Il est considéré comme un maillon stratégique complet et est partagé par toutes les activités du groupe, de l’électroménager à la voiture autonome. Si les technologies envisagées sont similaires aux autres industriels, c’est dans sa démarche que Bosch semble avoir trouvé une clé de succès. Le groupe a engagé une démarche participative et collective à l’ensemble des usines, estimant que ce sont les opérateurs de terrains qui comprennent au mieux les problématiques et les enjeux de digitalisation des usines. Plusieurs étapes ont permis de faire émerger des projets concrets : idéation au niveau des usines, benchmark des projets au niveau national puis déploiement de ceux ayant dégagé le plus de ROI, une démarche non-descendante qui semble avoir porté ses fruits.

Un défi de compétences

Pour les industriels, l’autre défi majeur est celui des compétences. Les entreprises du secteur peinent à recruter des profils adaptés aux besoins et reçoivent peu de candidatures. Pour le salon Global Industrie, l’objectif était aussi d’être une vitrine pédagogique de l’industrie 4.0. Plusieurs animations à destination des étudiants ont eu lieu au cours des trois jours.

Adapter la formation et donner envie aux jeunes diplômés de travailler dans l’industrie sont essentiels pour développer la filière. Lors du Salon, la BPI et la French Fab étaient présents, une opportunité pour créer des synergies entre les grands groupes et les entrepreneurs, et dynamiser l’image du secteur industriel français.

Face à ce nouveau défi, certaines entreprises utilisent la réalité virtuelle pour améliorer leur attractivité. Pour les jeunes diplômés, les grands groupes ne sont pas identifiés comme des entreprises modernes. La réalité virtuelle s’avère donc être un outil très efficace offrant une vision dynamique du travail. UniVR Studio propose notamment des applications à destination des forums écoles et salons, permettant à des candidats potentiels de manier des outils et d’effectuer un travail technique. Une mise en situation qui fait ses preuves. Pôle Emploi, par exemple, teste l’utilisation de la réalité virtuelle pour permettre à des candidats de s’immerger dans l’environnement métier de Carrefour2.

Source : L’usine Digitale

 

Les technologies immersives, outils de la transformation industrielle

Dans ce contexte de refonte du modèle économique de ce secteur, la réalité virtuelle et augmentée trouvent leur place comme de véritables accélérateurs pour les projets de transformations digitales & industrielles.  Ces technologies s’intègrent naturellement dans la continuité numérique que prône l’industrie 4.0.

A l’occasion de la conférence sur la formation virtuelle immersive, Philippe David, responsable de l’Innovation & Recherche Tech4Rail à la SNCF, a expliqué que les coûts d’une formation en VR sont aujourd’hui élevés car il faut partir de zéro pour cartographier l’ensemble de l’environnement et des actifs SNCF. Si l’entreprise disposait d’un jumeau numérique, tout l’environnement 3D serait alors directement exploitable par la VR et faciliterait la création de modules en réalité virtuelle. Une opportunité forte pour le déploiement de la VR chez les industriels qui montre une nécessaire adhérence entre chaque technologie.

Au-delà de la formation, plusieurs industriels ont présenté des offres bâties autour de l’AR/VR. Sur son stand « Industrie du Futur », Schneider Electric a notamment introduit son offre « opérateur augmenté » pour la maintenance combinant réalité augmentée, reporting mobile, contrôle à distance et un « training en réalité virtuelle ».  Avec cette offre, Schneider Electric a montré son désir de répondre au mieux aux besoins des opérateurs de maintenance en facilitant leurs tâches quotidiennes3.

Source : Industrie Mag

D’autres industriels comme Renault Trucks, se sont lancés dans la réalité augmentée pour assister leurs équipes sur le terrain, malgré des limites techniques encore fortes telles que l’adhésion à la technologie, l’autonomie ou encore la précision des modèles 3D.

 

Le succès du salon Global Industries a témoigné d’une réelle dynamique au sein des industriels français. La filière des équipementiers 4.0 commence à se dessiner et les industries multiplient leurs projets en ce sens. Pour réussir leur transformation digitale, plusieurs entreprises témoignent d’une nécessaire réflexion autour de la continuité numérique, brique essentielle pour réussir le passage au 4.0. Pour les technologies immersives, c’est notamment le « jumeau numérique » qui représente une opportunité forte puisqu’il permettra de développer des modules plus rapidement et toujours plus proches de la réalité industrielle.

Lors du Salon, nous avons eu la chance d’interviewer la start-up Meshroom VR gagnante du prix « Industrial Transformer », qui ambitionne de généraliser l’utilisation de la réalité virtuelle en la rendant accessible à tous. Cet interview sera à découvrir, très prochainement, sur EnergyStream.

 

Sources

  1. http://www.trendeo.net/barometre-de-linvestissement-industriel-mondial-resultats-2017/
  2. https://www.usine-digitale.fr/article/quand-pole-emploi-utilise-la-realite-virtuelle-pour-faire-connaitre-les-metiers-de-carrefour.N617183
  3. http://smart-industries.lachaineindustrie.fr/v/le-cas-entreprises-bosch>
  4. https://www.lesechos.fr/partenaire/enedis-la-transition-connecte/partenaire-1490-lusine-de-demain-se-doit-detre-connectee-2166387.php
  5. https://www.digitaltrends.com/computing/best-vr-headsets-ces-2018/
  6. https://www.usinenouvelle.com/article/video-bilan-positif-pour-global-industrie-selon-les-exposants.N674119
  7. http://smart-industries.lachaineindustrie.fr/>
  8. https://www.schneider-electric.fr/fr/about-us/newsroom/actualites/schneider-electric-revient-sur-les-temps-forts-du-salon-global-industrie-4b3b-636ff.html

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