Salon MIX.E : Les enjeux de la transformation du mix énergétique

Il y a quelques mois, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français RTE a publié son étude Futurs énergétiques 2050, sur commande de l’Etat, visant à éclairer les décideurs quant aux choix à réaliser dans les années à venir pour se conformer aux engagements en faveur de la transition énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique. Quelques semaines plus tard, c’était l’ADEME qui rendait public son analyse  des scenarios possibles via le document Transition(s) 2050. Les conclusions diffèrent et ont suscité un débat au sein de la communauté des spécialistes, mais les deux rapports s’accordent sur un point : le statu quo par rapport à notre mix de production d’énergie actuel n’est pas viable et des inflexions structurantes seront nécessaires pour viser une neutralité carbone à l’horizon 2050…

Les acteurs du mix énergétique français sont amenés à évoluer mais alors comment ? Quels sont les leviers de transformations qu’ils vont mobiliser ?

Un évènement européen, le salon MIX-E, va regrouper l’ensemble des acteurs parties prenantes de cette transformation (entreprises, collectivités…) en proposant un salon dédié au mix énergétique, à ses technologies et usages.

Ce salon se tient à Lyon les 13 et 14 avril prochains et plusieurs conférences seront animées par des collaborateurs Wavestone. Ci-dessous un éclairage sur certains enjeux abordés lors du salon MIX-E.

Energies/Numérique : le potentiel des technologies intelligentes

Les nouvelles technologies transforment aujourd’hui le réseau électrique. Anciennement unidirectionnel, il est aujourd’hui un réseau intelligent avec de nombreux composants capables de communiquer et de collecter des données. Du consommateur final via les compteurs Linky aux postes sources, en passant par des capteurs sur l’ensemble du réseau, cette connectivité permet une meilleure conduite du réseau, facilite les prises de décisions et accélère les résolutions d’incidents.

Une autre technologie : le jumeau numérique, puise ses ressources dans le big data et permet de créer une réplique digitale exacte du réseau. Elle permet, en autre, d’étudier les possibilités d’évolutions du réseau en modélisant son comportement et ainsi d’explorer des scénarios et leurs conséquences, sans influencer le réseau physique.

Cette visibilité plus précise et en temps réel du réseau est au cœur du développement des « smartgrids », réseaux flexibles et résilients qui pourront accueillir les évolutions à venir des modes de productions décentralisés et des consommations d’énergie.

IA/Data : les enjeux de la data science pour les EnR

La collecte -grâce aux objets connectés évoqués précédemment-, le stockage, la mise en qualité, la valorisation, la mise à disposition et la sécurité des données sont essentiels pour les acteurs du secteur de l’énergie.

Depuis plusieurs années maintenant les producteurs, transporteurs, distributeurs, fournisseurs et bien d’autres acteurs émergents investissent dans les technologies matérielles ainsi que dans un ensemble de solutions techniques Big Data et de Data Science – IA – afin de traiter et tirer le maximum de valeur des données dont ils sont propriétaires et/ou utilisateurs.

Les usages et apports de ces solutions sont multiples : croisements de multiples données pour la maintenance prédictive, l’évaluation des performances des installations, modèles de prévision de production et de consommation, optimisation du mix énergétique, affinage des offres tarifaires selon des modèles de charge…

Ces usages servent l’intégration des EnR dans le mix énergétique : par exemple, le traitement des données de consommations, et météorologiques permet d’anticiper le rapport production/consommation d’énergie photovoltaïque ou éolien sur une partie du réseau.

L’intelligence artificielle vient notamment améliorer la rapidité et la fiabilité des traitements de données. L’Edge AI, qui consiste à rapprocher les traitements IA au plus proche des équipements -on parle alors de DataScience embarquée-, permet par exemple de s’affranchir des contraintes de connectivité liées à la couverture du réseau opérateur et d’éviter les latences de traitement et de poursuivre les analyses de données en cas de panne du réseau opérateur.

Bien que ces technologies contribuent à mieux connaitre et piloter le réseau, elles impliquent la collecte et le traitement d’une grande quantité de données qui doivent, pour garantir la pérennité du système, être protégées.

Cyberattaques et systèmes énergétiques, faire face au risque

La digitalisation croissante d’infrastructures comme celle de l’énergie, amène avec elle un enjeu de sécurité. Les conséquences d’une cyberattaque sur le réseau d’énergie seraient majeures, aussi bien d’un point de vue humain que financier : impact sur les transports, la santé, ou encore la communication. C’est pourquoi il est essentiel d’assurer un haut niveau de cybersécurité dans l’énergie. Retrouvez notre éclairage complet sur le sujet :

Cybersécurité : Une nécessité pour faire face aux attaques et garantir la fourniture en énergie

Les logiques d’économie circulaire : les énergies de récupération

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » disait Lavoisier, les énergies renouvelables et de récupération présentent aujourd’hui un potentiel important. Basé sur le concept d’économie circulaire, le principe des énergies de récupérations consiste, comme leur nom l’indique, à récupérer et réutiliser l’énergie perdue (en chaleur) lors de processus industriels. Cette énergie est ensuite réutilisée au sein du même processus industriel ou bien acheminée vers d’autres sources de consommation.

En plus d’être renouvelable, elle est bon marché lorsque le site de production est proche de celui de consommation et nombreuses technologies de récupérations sont déjà matures et déployables.

Parmi les secteurs industriels qui peuvent bénéficier de cette logique :

Energies de récupération – Wavestone

 Au même titre que les énergies renouvelables : solaire, éolien, biomasse etc… les énergies de récupération ont leur rôle à jouer dans la transition énergétique et l’atteinte de l’objectif zéro carbone.

La mobilité électrique : L’enjeu du déploiement des stations / bornes de recharge

Fin 2021, l’association des constructeurs auto européens (ACEA) alertait le gouvernement français sur le fait que le nombre insuffisant de bornes de recharges électriques accessibles au public allait bientôt freiner la croissance des ventes de véhicules électriques. En 2020 l’Etat s’était fixé un objectif de 100 000 points de recharge pour fin 2021, et en novembre dernier on en comptait seulement 50 000. Si la France veut augmenter le nombre de véhicules électriques en circulation, il est important de garantir la présence suffisante d’infrastructures de recharges aux consommateurs.

L’essor de la mobilité décarbonée dépend donc aujourd’hui fortement des infrastructures mises en place. Des programmes comme ADVENIR (voir ici pour plus d’informations) attribuent des subventions aux entreprises ainsi qu’aux copropriétés pour leur permettre d’installer des bornes de recharge. Les investissements ne sont pour autant plus seulement publics, des fonds privés misent également sur ces mobilités nouvelles.

La multitude d’acteurs privés (énergéticiens, distributeurs, concessionnaires d’autoroutes) impliqués dans le déploiement de la mobilité électrique engendre également une vaste diversité tarifaire, qui pose la question des modèles économiques. C’est toute une filière qui s’organise et qui doit construire des modèles économiques pérennes.

Recharges de véhicules électriques : comment simplifier le paiement ?

Le nombre croissant d’infrastructures de recharges va modifier la sollicitation qui est faite sur réseau électrique en créant des besoins nouveaux.

Afin de préparer cette intégration des moyens de recharges sur le réseau l’AVERE France et Enerplan, avec le soutien de Wavestone, ont par exemple lancé une étude sur la combinaison de productions photovoltaïques et de mobilité électrique. Cette étude vise à favoriser le déploiement de la recharge solaire pour les véhicules électriques (voir ici pour plus d’informations).

 

La bascule vers un mix énergétique neutre est engagée : pour qu’elle soit un succès, il est nécessaire de développer l’intégration des EnR, les vecteurs énergétiques comme l’hydrogène, ou encore les technologies de stockage et conversion de l’énergie. C’est la combinaison de ces nouveaux acteurs qui donnera le mix énergétique du futur. De nombreux leviers et technologies existent déjà pour appuyer les transformations à venir et font intervenir un grand nombre d’acteurs.

MIX-E propose de les réunir lors d’un salon dédié pour construire ensemble le mix énergétique de demain.

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